° ¤ ChEz RyNe ¤ °

1, 2, 3.

J'ai déjà tout écrit hier, et une faute de frappe a fait tout s'effacer. J'étais donc trop occupée à m'arracher les cheveux pour recommencer. Alors comme il est hors de question que je laisse échapper ces souvenirs, je vais faire un effort de mémoire et me faire un article à la Emma, juste parce que c'est franchement plus pratique.

Vendredi

Suis allée en cours voir si j'y étais pour me rendre compte que la prof, elle, avait décidé d'aller voir ailleurs, sans même nous prévenir en plus. Bon, je lui demanderais bien de me rembourser mon ticket de bus, mais j'ai déjà assez de profs à dos je crois. Du coup j'appelle l'homme, je lui demande si je peux passer plus tôt. Il ne garde pas les petites alors oui je peux, il m'attend. Arrivée là bas c'est sa mère qui m'ouvre et moi je sais pas quoi dire et je m'assoie là, devant un programme débile, j'attends que l'autre daigne sortir de la douche. Elle me propose un chocolat et je dis "non merci, c'est gentil". J'aime faire semblant d'être polie. C'est fou ce que je suis mal à l'aise. Il arrive, on monte dans son antre.

On a bavassé de deux trois trucs dont je n'me souviens plus, puis on a mit "l'expérience" dont il a regardé les 20 premières minutes avant de s'endormir, puis de me rouler dessus de tout son poids. Oui c'est beau un mec qui dort, mais quand il est lourd, qu'il vous cache l'écran pendant un film qui vous intéresse et qu'en plus, il se met à ronfler, faut vraiment le trouver TRES mignon pour pas oser le réveiller. Faut dire que pour ça oui, il était mignon. J'ai tenté de prendre une vidéo avec mon portable mais il faisait trop noir. Son père m'a déposé chez moi en le conduisant au boulot vers 23h. Je lui ai dit à dimanche.

Je me suis fait des pâtes pour combler le vide de mon estomac qui n'avait pas mangé depuis 9h du matin. Djégueur, le copain de l'américaine, est arrivé vers minuit, et on est partis tous les trois dans ce bar, le Sand, où je vais tout le temps, où j'ai rencontré l'homme. On a acheté une bouteille de vodka dans un night shop à deux fois le prix habituel. Et on s'est bu tout ça à deux avant d'aller transpirer un peu sur du rock souvent mauvais. La moitié des cons du Sand nous prenaient pour des anglaises alors qu'elle vient d'outre atlantique et que mon accent est resté pathétiquement français. J'aimais bien, sadiquement, les écouter parler un quart d'heure avant de leur lancer un "non mais je parle français einh" qui les faisait changer de regard. L'américaine déshabillait Djégueur sur la piste et cachait son t-shirt dans son sac. Il a même faillit se faire jeter par le vigile.

L'ex de l'homme était là, Méli. Une fille plutôt sympa que j'ai rencontré il y a de ça deux semaines. Elle avait l'air bourré, mais elle était seulement malade. J'ai fait ma fille sociale et j'ai dit bonjour (l'alcool m'aidant plutôt dans ce genre de situation). Puis on discute un peu et elle ramène sans cesse l'homme comme sujet central de conversation. Je l'écoute parce que forcement ça m'intéresse. Elle me raconte un peu eux deux, en insistant sur ce qui n'a pas été. Elle me dit comme il est orgueilleux et je lui dis je sais, je m'en fiche. J'aime le fait qu'il soit fier de lui, parce qu'après tout il n'a pas tort de l'être. Parce que surtout chacun ses défauts et moi je prends les siens vu qu'il pend les miens. Je danse un peu avec elle parce qu'elle à ce regard mélancolique qui dit que peut être, elle l'aime encore un peu, et que je me mets forcement à sa place, parce que ça me rappelle mon histoire avec Ben, quand je faisais copine/copine avec Chloé dans ce même bar justement.

Si elle n'avait fait que parler de lui, ma foi, rien d'alarmant. Seulement ses deux copines qui me regardent de haut en bas, se susurrant des messes basses à l'oreille en me fixant d'un regard noir sans m'avoir jamais parlé, ça m'a mit le doute quand même. Elles devaient bien avoir une raison. Bref, on est rentré vers 6h et je suis tombée comme une larve dans ma chambre sans chauffage.

Samedi

11h45, le réveil sonne, je mange chez ma grand-mère. J'ai dormit 5h45, j'en ai besoin de 12. Je ressemble à un rat mort mais, vaillant, j'enfile un pull et je sonne chez ma voisine de grand-mère qui me dit que je n'ai pas fait mes cheveux ce matin. J'évite de préciser que j'ai en plus la gueule de bois, je pars du principe que ça ne doit pas l'intéresser...

Je passe l'après midi à dormir en écoutant un vieux best of de Tracy Chapman qu'on m'a prêté. Fred m'appelle vers 17h, me propose une soirée. Je dis oui. Je me réveille doucement, en me faisant un chocolat chaud. Ma vie se résume à dormir, manger, boire et danser. Ouais, on s'en fout. Alors on va là bas en bus comme les deux sans-permis qu'on est. On se retrouve dans cet énorme hangar, musée de la couture, remplit de bougies, de toasts et de champagne, mais il n'y a vraiment personne, et le temps passe sans que personne n'arrive. L'organisatrice est complètement pétée vers 10h, me prend pour l'homme de sa vie en me proposant un tango endiablé. Une fille ne m'avait jamais peloté autant. Elle a vomit dans les toilettes deux heures plus tard. J'écris un texto à l'homme pour lui dire de venir à 5h demain et je regrette ensuite parce que c’était à lui d'appeler et qu'il ne l'a pas fait et j'en ai marre de ce mec qui n'a jamais de crédit mais j'oublie d'y penser 5 minutes après. Fred et moi, on discute de la valeur de l'amitié avec un certain Loïc qui me rappelle quelqu’un sans que je ne me souvienne qui. On attendait que Djégueur passe nous chercher. Finalement il est arrivé avec deux heures de retard. On est passé cherché l'américaine chez moi et on est allés au Sand. Je décuvais à moitié quand on est enfin arrivés alors ans un élan de non-courage j'ai décidé de rester dormir dans la voiture sur le parking. J'ai changé d'avis deux heures plus tard quand la température était la même que celle du dehors. Je pense que je veux signer la pétition pour les SDF et je vais à l'intérieur.

Un des bouffons de la veil recommence à nous harceler et finit par me dire, suite à 1h de cassage intensif "Non mais pourquoi t'es aussi agressive?" Ce à quoi je réponds que j'ai juste des problèmes d'hormones depuis mon changement de sexe et je dégage. Les autres me suivent, on rentre, je tombe comme une larve. Question d'habitude.

Dimanche

Je me lève encore à midi pour manger chez la grand-mère. Je sais que ça lui fait plaisir et mon grand-père ne mange que quand je suis là, comme pour que je ne vois pas qu’il perd courage. Il est trop fier pour ça. Je fais le ménage, je m'occupe avant l'arrivée de l'homme. Je me mets à stresser sans raison. A me demander s'il viendra ou non, alors que je sais bien qu'il n’aurait aucune raison de ne pas venir. J'ai 15 ans, et je crois que tous les mecs sont comme Vincent. Bref. Il arrive et on va dans ma chambre. Je lui montre mon year book americain, on se moque de quelques photos de classes. Il dit qu'il voudrait les connaître, sans raison. On met "kiss kiss, bang bang" et je vais faire à manger, je lui ramène ses carbo au lit et il me dit que c'est bon. Je fais semblant de le croire et même que ça me fait plaisir. On finit le film, on descend. Il parle pendant trois ans avec mon frère. Je prends la mouche pour des conneries. Je monte, il me rejoint. Je lui dis que c'est agaçant cette façon qu'il a de ne pas m'écouter. Il dit qu'il écoute toujours mais qu'il n'a pas de mémoire. Il en a pour ce qui l'arrange... Et puis il fait sa tête de dépité en me disant qu'il n'arrête pas de se décevoir. Qu'il fait de son mieux pour que tout se passe au mieux mais que finalement il ne fait jamais comme il faut. Je lui dis que c'est pas grand chose, que je peux largement vivre avec ça. Faut toujours qu'il s'arrange pour se faire consoler ce con! C'est qu'il est doué. 

Et puis on a joué au jeu de "j'ai peur de". Je dis "des clowns" il dit "du regard des autres" je dis "des vagues" il dit "de tomber amoureux de toi". Ca m'a choqué. J'attendais rien de ce genre. Il a dit "si je pars, peut être qu'on aura pas le temps". Il partira sûrement pour le boulot, on n'est pas encore sur. C'est ce qui fait qu'aussi, j'ai peur de m'y attacher, même si je dois avouer que j'ai déjà perdu à ce petit jeu là. De savoir que peut être, il commence à redouter tout ça, qu'il ne me parle plus de ce boulot avec autant d'enthousiasme qu'au début, ça me fait du bien. J'aurais envie de parler du reste, et d'aujourd'hui aussi, mais j'ai mon latin a révisé, et je compte me coucher tôt.

Ecrit par ryne, le Mardi 6 Février 2007, 21:11 dans la rubrique "*-_Vue d'ici_-*".

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