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° ¤ ChEz RyNe ¤ °

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Mais je crois bien que je vous aime

Samedi. J’ai rejoint l’homme chez lui vers 6h30. Je le bip il ne vient pas. Je me vois déjà rentrer chez moi. Faire la gueule pendant trois ans et demi. Mais bordel, il est où ? Alors j'appelle Soubrette pour pester sur le dos de l'autre. Je raccroche et rappelle l'homme. Ouais ben en faite il était juste en double appel et il avait pas entendu biper… Je ne cesserais donc jamais de me faire rire moi même avec ma femelle-attitude vraiment pathétique. Le doute, c’est une seconde nature chez moi. Je me fais tellement de film qu’il m’arrive de penser que j’ai une carrière toute tracée en tant que scénariste de série B à l'eau de rose.

Y a fallut s’occuper de cette histoire de conduite avant d’aller au resto. On devait aller au Sand sans savoir dans quelle voiture, ni à quelle heure. Finalement, l’oncle Tom a dit qu’il irait et qu’il pouvait nous prendre. Mélie serait là aussi. Mais il fallait aller acheter de l’alcool avant de partir. Le verbe » falloir » sonne faux dans cette phrase.

Et puis on rentre et son père qui demande « C'est quoi ce bruit qui vient de ton sac? T’as quand même pas acheté de l'alcool? Et après tu me demandes pourquoi je te prête pas la voiture ». L’homme qui répond que c’est justement parce qu’il n’a pas la voiture qu’il peut se le permettre. Son père s’entendrait bien avec le mien… Et moi je dis à son père que finalement, sil n’avait pas bu ça aurait été grâce à lui. L’homme a cru que c’était la phrase de l’année et a dit « Maman, je suis amoureux de cette fille, je te présente ta belle fille. ». Y a mon cœur qui a fait un bon en avant tellement j’ai été surprise. Heureusement que je ne suis pas cardiaque. Son père aurait pu me renier à vie d’avoir dit ce que j’ai dit. Seulement je crois qu’il est comme le fils, il aime que les choses soient pensées quand elles sont dites, elles n’ont pas à aller systématiquement dans son sens.

On est allé mangé et en partant son père me dit « Surveille le pour moi ». Pour des raisons que j’ignore il a l’air de me faire confiance. Il a prit un steak et moi une pizza. On a parlé de Fred et du reste. C’était sympa. J’aimais bien qu’on fasse tâche, lui avec son pull de trois fois sa taille et moi à parler aussi fort qu’une marchande de poisson. On est arrivé chez Tom vers 10h30. Mélie mangeait ses frites devant Harry Potter. On se sert à boire. L’homme me dit que je suis trop loin. Moi je n’ose pas trop le câliner devant Mélie, j’ai encore ce sentiment amer, celui que je ressentais devant Ben et Chloé. C’est stupide, Mélie se moque sûrement de lui aujourd’hui, mais elle reste son ex. Il lui a fait l’amour. Elle l’a aimé. Par respect pour ça je préfère garder mes distances. L’américaine m’appelle 15 fois pour savoir quand est-ce que je serais au Sand ? Avec qui j’y vais ? Ou est-ce que je dors ? Je crois qu’elle ne peut pas se passer de moi ! On se met en route j’appelle Kournikova pour lui dire de nous rejoindre. L’homme se met devant, il va toujours devant même quand je suis là si c’est Tom qui conduit. Je suis à l’arrière avec Mélie. Elle me raconte sa vie sur tout le trajet et j’aime bien parce que j’ai toujours préféré écouter.

Une fois là bas, l’américaine me saute dessus, on va danser et je perds l’homme dans la foule. Djégueur est là, il adopte ma super technique. Se comporter comme l’américaine pour qu’elle réalise comme c’est désagréable. Ca marche plutôt bien, je bois dans son verre. L’homme me paye un truc à boire, je ne sens même pas l’alcool dedans, je me dis que j’ai donc déjà du trop boire.

Kournikova arrive et je n’ai jamais été aussi contente de la voir, ils passe justement sa chanson. On danse. Je croise l’homme de temps en temps. Il n’aime pas quand on me parle. Je n’aime pas quand on lui parle. Et puis on se retrouve tous autour d’une table. On discute. Je me lève pour aller danser un peu et l’homme me rattrape sur la piste, me demande ce qui me prend. Je lui dis que c’est rien, j’avais besoin de bouger un peu, c'est tout. Et puis les choses ont pris des proportions, on va parler un peu plus loin, je ne sais plus bien de quoi, on s’engueulait pour des conneries. Il m'a emmené dehors, sous la pluie. Il m’a reproché des choses et ma lancé un « tu vois ce soir, j’avais envie de te dire que j’étais tombé amoureux de toi. Carrément. Te dire que je t’aimais. Mais là, t’as tout fait foiré. » et il est parti en me laissant là. C’est arrivé sans raison, juste parce qu’il a cru que je le fuyais quand je suis allée danser. Comme si je ne doutais pas assez. Comme si j’avais pas déjà l’impression d’être la pire des hippocampes. Seulement là il n’avait pas le droit, je n’avais rien fait.

Tom vient me voir, me dit de ne pas rester là. Il me dit que l’homme est lunatique, que je ne devrais pas m’en faire, que je ne savais pas tout ce que lui il savait, tout ce que l’homme avait pu lui dire sur moi. Je lui ai répondu que j’en avais rien à foutre des mots qu’il donnait aux autres vu le genre d’actes qu’il me donnait à moi. Le pauvre Tom, il est venu pleins de bonnes intentions et je n’ai su que l’envoyer chier. Kounikova aussi a du se prendre un coup de coude. Et puis Mélie qui me demande pourquoi je pleure, je me sauve avant qu’un autre con me demande si ça va. Kournikova me paye deux shooters pour faire passer mes larmes. Elle fait ce qu’elle peut. Lui, il est de l’autre côté du bar, il parle à je n’sais qui. Et puis je vais m’asseoir dans le halle en attendant que Kournikova revienne. L’américaine s’assoit à côté de moi et je me remets à pleurer, elle pose sa tête sur mon épaule et pleure aussi. C’est là que Djégueur débarque, me demande ce qu’il se passe, j’explique, et me dit « Bon, je vais lui parler ».

Je vais faire un tour, je parle à deux trois personnes que j’ai déjà croisé sans trop savoir quand. Mélie me dit que je ne dois pas m’en faire, que je ne sais pas tout ce qu’eux peuvent savoir. Et si j’en ai marre d’être la seule ignorante? Et puis l’homme débarque et me dit « faut qu’on parle ». Il m’emmène dans la voiture de Tom et me dit que Djégueur lui a remit les idées en place, qu’il est désolé d’avoir prit les choses comme ça. Qu’il a des choses à me dire depuis trop longtemps. Et puis il a commencé à tout me dire, avec une facilité que je lui envie. Il dit qu’il n’attendait plus rien et qu’il a fallut que j’arrive. Qu’il y a une raison pour laquelle tous les jours il se retient d’acheter un énorme paquet de dragibus pour n’en garder que les noirs et me les donner. Il y a une raison pour laquelle il est si gentil avec ma famille. Il s’en fout de mon frère, de ma mère, de mon père, y a que moi qui compte. Il me dit qu’il m’aime. Je m’en veux affreusement d’être incapable de me souvenirs de tous ses mots dans leur ordre exacte. Il me dit qu’il va sûrement partir et que ça tombe mal mais qu’il a besoin de savoir, même s’il ne m’oblige à rien, si tout ce qu’il ressent est réciproque. Je lui dis pour le « peut être » écrit en gros sur son front. Je lui dis que de toute façon quoi que je fasse je l’attendrais malgré moi parce qu’un lui loin c’est toujours bien plus qu’un autre près. J’ai pas besoin des autres. Je l’aime lui.

On retourne chercher les autres, on les soulage d’un « On y va ? ». Même qu’il se met derrière avec moi dans la voiture. Il me dit qu’il m’aime, qu’il m’aime, qu’il m’aime. Je suis heureuse. Je me répète en boucle « L’homme que j’aime, m’aime. L’homme que j’aime, m’aime. ». C’est la première fois. J’ai l’impression d’être arrivée quelque part. Comme si je marchais depuis trop longtemps. Je peux enfin m’allonger un peu.

On ne s’endort pas avant 8h00 du mat’, on se réveille vers midi pour l’anniversaire de son petit frère. Son meilleur ami Costa débarque. Je l’aime bien ce type. Il sourit tout le temps, il me facilite les choses, c’est impossible de faire la fille timide et froide face à un sourire serein. L’homme est sur internet et moi je regarde Costa jouer de la guitare. Il joue affreusmeent bien avec ses petites mains de filles. L’homme va au ciné ce soir avec son oncle et d’autres. Il ne m’invite pas. Mouais.

On descend pour le gâteau, on fait la bise à tout le monde et même que ça me gêne, forcement. Le petit frère ouvre ses cadeau. Petite sœur N°1 ne lâche pas Costa. Petite soeur N°2 est cachée sous la table. La mère me demande si je veux à boire. L’homme fume dehors avec ses cousins qui sont plus vieux que ses oncles. Je ne sais plus où me mettre. Mais je suis contente d’être là.

On remonte histoire d’échapper aux cris des gosses qui vont faire éclater la tête ensommeillée de l’homme. Tom vient au ciné, avec l’ex de l’homme qui est sa copine actuelle (Quand je vous parle de série B à l’eau de rose, c’est pas un hasard…). L’homme me demande si je veux venir. Je me dis « heureusement que je n’ai pas fait un scandale quand il ne l’a pas fait tout de suite » et puis je lui dis oui. Ses parents vont bientôt être dans l'obligation de me faire payer un loyer si je continue de squatter là bas tout le temps. Costa vient aussi, je vais me sentir moins seul. On se met "Basilisk" sauf que bien sûr je m’endors après le deuxième épisode. Pourtant j’aime, mais faut toujours qu’on s’allonge entrelacé pour regarder la tv alors mon corps qui est en position nuit ne peut pas se retenir de sombrer dans un sommeil profond. Et de toute façon l’homme aussi s’est endormit. Je me réveille deux heures plus tard et je regarde "the 70’s show" sur le pc avec Costa. J’adore cette série, il faut qu’il me la grave en entier !

L’homme se réveille et on se décide à descendre manger. Faut dire qu’on a pas trop le choix, il nous reste 10 minute avant le ciné… Ses parents ont fait des frites et nous ont acheté des sandwichs. Ca me rappelle les soirées friterie chez ma tante Christiane quand j’étais gamine. Mes cousins me manquent. Son père me demande tout le temps s’il ne me faut pas quelque chose. Je dis « non merci, c’est gentil ». Peut être qu’il m’aime bien. On s’apprête à partir, il me demande si je dors là ce soir. Je lui dis oui, j’emménage. Il dit « Ben c’est qu’on est pas si mal ici hein ! ».

Je vois l’ex. La fameuse ex avec qui il a passé deux ans de sa vie. Elle ne me ressemble en aucun point. C’est même presque mon opposé. Ca évite la comparaison. J’ai vraiment du mal à les imaginer ensemble. C’est pas plus mal je pense. Le film n’est vraiment pas terrible. "Ghost Rider". L’homme fait des commentaires sur le décolleté d’Eva Mendes et se prend trois baffes dans la gueule. J’estime que c’est mérité. Moi, je me suis abstenue de faire des commentaires sur le torse de rêve Sean Penn quand on a regardé "mystic river". Après la séance, on s’est fait virer par les vigiles parce que l’homme et son oncle se battaient. Après on a tous commencé à discuter, j’ai cru qu’on partirait jamais. C’est pas qu’ils sont chiants, c’est juste que je creuvais d’envie de dormir. C’était même plutôt marrant de voir comme l’homme a tendance à admirer les gens qui le mettent verbalement à l’amande. Et comme systématiquement il prend les tics des gens qu’il admire.

Le lendemain j’ai eu le droit au petit dej’ au lit, encore. L’homme est un grand machin attentionnée. Je crois qu’il s’approche d’une certaine forme de perfection dans sa façon de prendre soin de moi le matin. C’est comme si je lui avais fait une liste en dormant de toutes les choses à faire pour qu’il les fasse sans que je ne demande rien une fois réveillée. Je crois que j’ai de la chance.

J’ai appelé Caille pour son anniversaire avec un jour de retard. Je crois qu’elle a trouvé son rythme, qu’elle est en plein dans une vie qu’elle s’est construite toute seule. Elle a mit les pièces principales sur son puzzle, ce qui lui permet de chercher celles qui lui manquent tranquillement. Je suis contente pour elle. Fière aussi,  je crois.

Ecrit par ryne, le Mardi 27 Février 2007, 15:37 dans la rubrique "*-_Vue d'ici_-*".

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