° ¤ ChEz RyNe ¤ °

I thought I'd see your face in my mind for all time

--> but I dont even remember what your ears looked like.

Le programme était de dormir chez Mélie. Je suis arrivée chez elle vers 8h après n’avoir strictement rien fait de ma journée, parce que c’est le début des vacances et le mot « rien » me faisait plutôt envie. Elle et sa mère me regardent arriver du balcon en imitant une scène de Roméo et Juliette plutôt brillamment ! Une fois en haut, Mélie kidnappe mon téléphone pour appeler des gens et organiser quelque chose pour ce soir. On voulait prendre les djembés et les guitares et aller se poser dans un parc on n’sais où pour parler de trusc à la con et manger des chips tous ensemble. Histoire de fêter (encore) l’anniv’ de Mélie et du pianiste qui commençait pour de vrai à minuit. Finalement peu de gens se motivent et on ne leur en veut pas parce qu’il est déjà 9h et qu’ils ont d’autres plans pour la soirée. On appelle Costa mais il est à la mer avec Nala et son groupe. Déception quand tu nous tiens. Je délire avec la mère de Mélie sur les performances nocturnes plutôt contestables de l’homme. « Et trois minutes par semaine !!! ». Ca nous a fait rire pendant des heures! Il en faut peu aux gens heureux.

Finalement le pianiste, Tom et Joe sont arrivés devant chez elle après 10h. Axel et Kournikova étaient déjà là. Mélie est revenue avec un pote de cours à elle qui a vécu au Népal. On décide de changer de plan, un peu, et d’aller plutôt squatter le bois derrière chez moi histoire d’avoir le droit de faire un feu sans voir la police débarquer. Ondine va arriver plus tard avec des potes à elle. Et puis au milieu des conversations, on demande qui doit encore venir et Tom me dit

Tom : « Sebastien et Georgette peuvent pas parce qu’ils sont au resto. »

Ryne : « Ouais mais c’est qui ça Georgette, tu m’parles de gens mais j’les connais pas moi. »

Tom : « Ben l’homme et sa nouvelle copine. »

Dans ta gueule Ryne, mange-toi ça en pleine face. Tom n’appelle jamais l’homme par son prénom entier, alors j’avais pas fait le rapprochement. Ce sale enfoiré ose me quitter d’un « j’ai réfléchi, j’ai besoin d’être seul. »  et il lui faut une semaine pour se trouver une autre victime. J’ai vraiment l’impression d’être le dernier des déchets. Le pire dans cette histoire, c’est que comme je n’ai rien vu arriver, je n’ai pas pu faire preuve de self-control et Tom a complètement vu mon regard défaillir. Il sait. J’avais passé mon temps à faire celle qui s’en fout, et là en trois secondes c’était tombé à l’eau. Il comptait toujours, malgré moi, et Tom était maintenant au courant. Peut être que je n’ai rien à dire parce que j’ai laissé le jongleur me bercer une semaine après notre rupture. Seulement moi je n’ai jamais demandé à être seule. Je n’ai jamais dis ou pensé ça. Je n’en ai pas besoin.

Au restaurant en plus. Là où il emmène celles qui comptent. Et elle, en une semaine elle y est déjà… Je ne veux rien savoir, je ne veux rien savoir, je ne veux rien savoir. J’écris un texto à Dine pour lui dire, elle me rappelle aussitôt. Mélie me demande de l’accompagner chez elle pour qu’elle prenne sa guitare. Elle a bien vu que j’avais besoin de fuir leurs regards à tous. Je fonds en larme dans l’ascenseur. Je tente de retrouver un visage normal en redescendant et je continue de faire semblant que la vie est belle. J’ai envie de bousiller son pull. J’ai envie de lui envoyer un texto sanglant. Je me sens sale de ma propre connerie. Comment j’ai pu croire qu’il y avait encore du bon en lui. Sale gamin. Irresponsable. Sal con d’hypocrithe ! Le pire c’est que t’en avais besoin de cette solitude. T’es en carton, tu vas te casser la gueule si tu te construis pas tout seul. Qu’elle te bousille tien, c’est tout le malheur que j’te souhaite.

(…)

Je monte dans la voiture avec Axel qui est encore mal à l’aise pour la pseudo tentative de viole de vendredi soir. Moi j’ai oublié, je sais qu’il avait trop bu, il ne me ferrait jamais ça. Il essaye de me remonter le moral en mettant Yelle, je chante comme une tarée en destinant le message directement à ce connard d’homme que je voudrais mort, mort, mort. Ca me soulage, j’ai moins envie de meurtre. Je pèterais bien un parapluie sur un mur par contre, comme au bon vieux temps. Seulement ça serait dommage qu’il me gâche ma soirée alors je relativise, je vais chercher des couvertures chez moi et je fais des sourires. Tout le monde et là alors on se décide enfin à y aller. Joe, Tom et le pianiste jouent les scoutes toujours et nous font un feu de bois qui prend plutôt bien. Ils se mettent à jouer un peu, moi je distribue des bonbons et je me fais cette bouteille de tequila en solo parce que personne n’aime la pure. C’est nul.

Je passe une bonne soirée. J’aime ce genre d’ambiance. L’impression d’être entouré de gens biens. De gens dont je me soucis et qui se soucis de moi. Pouvoir être conne sans être jugée pour ça parce qu’ils savent tous que parfois j’ai un cerveau aussi. Tom se met à jouer ses compo. Putain, ce mec est doué. J’aurais pu l’écouter comme ça très longtemps. J’me décide enfin à prendre une vidéo et finalement le pianiste et moi on est parti dans des discussions de merde qui ont fait perdre toute substance magique à son morceau… Même qu’on a tellement dis de la merde que je me suis sentie obligée de mettre la vidéo sur You Tube… Pour ceux que ça interessent…

Tom, Mélie et moi on parle un peu de l’homme. Il me dit qu’il est toujours aussi paumé. Que cette histoire avec Georgette sera finie dans deux mois. Il s’en va toujours quand la fille commence à s’accrocher. Et puis ce sentiment d’avoir était comme les autres me revient en pleine tronche. Les mots de l’homme, les mots bleus, ne voulaient rien dire. Je suis Mélie, je suis Nala. Toutes dans le même sac… Et puis on en vient à parler de Costa. Tom et lui était très proche à un moment donné et aujourd’hui ils se sont un peu perdus. C’est une histoire de centre d’intérêt qui ne sont plus les mêmes, je suppose. Les gens changent trop, on se perd tous à un moment ou à un autre. Ca me rend plutôt amère. Il me dit que c’est une personne beaucoup trop secrète qui ne fera jamais le premier pas vers quelqu’un. Le genre qui reste à distance même quand une fille lui plait. Et ben heureusement que j’ai décidé de mettre un frein à mes sentiments sans fondement pour lui. J’aurais encore mis les pied dans un marécage…

On a attendu que le feu s’éteigne. Tom a même pissé dessus pour que ça aille plus vite (j’me souviendrais toute ma vie du nuage de fumée énorme que ça a fait. Impressionnant…) et puis on a rangé un peu. 4h30 du matin, ça va, on aurait pu s’endormir bien avant. J’ai vraiment apprécié cette soirée. J’avais peur que ça tourne plutôt mal parce que c’est ce qui se passe souvent avec les plans de dernière minute. Mais non. Alors si on prend une journée à la fois, celle là a été bonne. Malgré le reste.

Bon, j’ai mis une robe aujourd’hui, je sais pas bien ce qu’il m’a pris. Jeremy a appelé, il repart à San Francisco dans un mois. Il ne sait pas encore pour combien de temps. Je me suis enfin décidé sous les conseils de Boubinours à écrire un texto au jongleur « Tu rentres quand ? ». 30 secondes après (sans rire) j’ai reçu un « Vendredi » qui m’a fait drôle mais plaisir. Y a plus qu’à voir s’il rappellera. Mais je pense qu’il le fera. J’ai décidé d’être optimiste tant qu’il fera beau dehors. Il faut que je me prépare, je retrouve Fred au parc et après je dois prendre le bus pour Lille, je vais boire un verre avec le pianiste.

Ecrit par ryne, le Lundi 16 Avril 2007, 15:18 dans la rubrique "*-_Vue d'ici_-*".

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