Et je slalome entre les nuits

J’ai envie de prendre une douche. Du genre froide et longue.

Hier l’américaine, Mélie et moi sommes allées sur Lille dépenser nos fortunes. Le vrai but de l’opération c’était quand même d’aller m’acheter un nouvel appareil photo. J’avais à parement cassé l’autre à force de le battre régulièrement et je ne peux pas vivre sans prendre de photos… Mes parents m’ont donc avancé les sous de mon anniv’ et direction la fna*. Une fois là bas on regarde un peu, on attend qu’un vendeur se libère. Personne n’est là, on attend. Quand enfin un sauveur intervient le téléphone sonne et il y reste pendu dix minutes. Je dis à Mélie que je devrais peut être juste taper un peu sur le mien pour qu’il se répare (je ne suis pas prête à le laisser partir). Mais rien ne marche. L’américaine essaye aussi et elle doit avoir des mains magiques parce que bam, l’objectif se referme et mon appareil est comme neuf (il n’était pas prêt à me quitter, lui non plus…). Plutôt que de rester là on est allé acheter des couleurs pour moi et du noir pour l’américaine. On termine devant Mc Do à creuver l’envie d’une glace en ouvrant notre porte monnaie. On prenait des photos des passants avec mon ressuscité. Une vidéo de moi qui explique que le rot c’est pas mal poli, que ça ne pu pas systématique, c’est une question de régime alimentaire approprié et que c’est une forme de nouveau langage. Tout ça avec démonstration. Non je ne bois pas d’alcool avant 20h.

Le pianiste m’appelle et me propose une sortie ce soir. La problème c’est que malgré mes 20 ans qui arrivent je n’ai toujours pas le permis et que le dernier bus est à 9h40… Il se propose de nous raccompagner mais va falloir que je prenne le coffre parce qu’il n’a que deux places dans la voiture. Ca ne me dérange pas, j’aime bien les situations à problème. On rentre manger chez moi où ma mère a invité sa sœur et des cousins du sud. J’avais complètement oublié… Alors je sors m’occuper des merguez pour ne pas trop avoir à parler. C’est le problème avec les gens qu’on a pas vu depuis trop longtemps, il ne reste rien à dire. J’appelle Dine qui me raconte un peu sa soirée d’hier. Je parle de Costa, pour changer. Les merguez brûlent. On mange, et on prend le bus.

L’américaine s’était habillée en texane avec une jupe, des bottes et son chapeau de cowboy. Un gamin de deux ans dans le bus tombe complètement amoureux d’elle. Ses parents se battent pour qu’il arrête de vouloir la toucher. On se retrouve dans un bar un peu louche après un concert quelconque. Le pianiste nous rejoint et nous paye une kriek énorme à chacune, ça donne envie de garder la bouteille en souvenir. Finalement on se décide à aller ailleurs. Un endroit qu’il veut me montrer depuis longtemps. Déjà à l’entrée le vigile nous regarde à travers un grillage, on a l’impression d’entrer dans un club échangiste.

A l’intérieur, personne. Ca commence bien ! On se prend quelques shooters de vodka. On parle de deux trois conneries et l’américaine décide qu’il est l’heure de danser même s’il y a trois pelés et un tondu dans la salle et que personne ne danse… Je préfère descendre aux toilettes pour prendre des photos des tags sur le portes. Une magnifique démone peinte en grandeur nature. Je remonte pour découvrir que Djégueur est là. L’ex de l’américaine, ce sale con qui était mon pote, qui m’appelait tout le temps à l’époque où ils étaient ensemble, et qui aujourd’hui me parle à peine et ne me prévient même pas qu’il fait un concert alors que tout le Sand y est invité… Bref, il voit le pianiste et l’américaine, et décide de faire une dépression post-rupture. Le pianiste insiste pour que j’aille lui parler sauf qu’il m’a trop déçu et j’ai peur de n’être que méchante. Je finis par y aller quand même. Il me dit qu’il pensait que je savais pour le concert (mais oui, mais oui) et qu’il veut rester seul alors j’vais voir ailleurs si j’y suis. La vodka commence à gravement monter. L’américaine veut absolument qu’on fasse un plan à trois, je lui dis que le pianiste ne m’attire pas sexuellement (même s’il est franchement très beau) mais que je peux lui trouver une fille pour ça. Le pianiste et moi on fouille nos répertoires pour trouver l’heureuse élue. On vote pour une nana du Sand, complètement sublime qui est dans une phase libertine qui devrait plutôt concorder avec les envies de ma chere colocataire.

On s’en va, l'américaine lance un "aurevoir Djégueur" en lui tapant gentillement sur l'épaule et il lui épond "va te faire foutre". Je ne marche vraiment plus droit, on appelle Denise aux Etats Unis, je n’aligne pas trois mots en anglais sans dire de conneries. Je vais donc dans le coffre et me met à chanter faux. Djégueur me téléphone et me dit « Elle peut m’oublier ta copine, qu’elle crève en enfer et nian nian nian » Je lui dis qu’elle l'a déjà oublié depuis longtemps et qu’elle essayait juste d’être gentille en lui disant au revoir. C’est plutôt lui qui devait l’oublier… Et puis il y a aussi que j’en ai marre qu’il m’appelle pour que je fasse passer le message, il a son numéro. Il me répond que s’il m’appelle moi c’est parce qu’il a aussi des choses à me dire et là il me ressors une histoire d’il y a trois semaines, à l’anniversaire de Mélie et du pianiste. (j’avais été très agressive avec lui parce qu’il ne voulait pas comprendre que l’américaine ne reviendrait pas vers lui). Une histoire pour laquelle je m’étais excusée et pour laquelle il m’avait pardonné. Donc franchement, les connards qui pardonnent et qui finalement changent d’avis 100 ans plus tard, je trouve vraiment que c’est ridicule. Je lui ai raccroché au nez.

Une fois arrivé chez le pianiste, je me jette sur le canapé en espérant trouver le sommeil avant qu’ils commencent à copuler comme des bêtes avec le bruit qui va avec. Sauf que ça n’est pas arrivé. Et croyait moi j’ai vraiment TOUT entendu. Du coup j’ai appelé la pauvre boubinours qui ne dormait pas et je lui ai raconté ma vie trépidante pendant une heure sans réaliser qu’il était passé minuit et que je n’étais plus en mode gratuit… J’ai aussi envoyé 40 texto pour mon anniversaire. Heureusement, je n’ai rien envoyer à Costa, même s’il m’avait demandé de le faire samedi. Je ne veux pas lui porter une once d’intérêt quand il n’est pas devant moi. J’ai finalement trouvé le sommeil. J’ai fait tout un tas de rêves dont un avec le père noël qui était d'ailleurs mon grand père, ce voyage à Venise où les jus de pêche sont à 8 euros et celui où j’ai bu une bouteille d’évian d’une traite (ça s’est sûrement parce que j’étais au bord de la mort en me réveillant tellement j’avais soif…).

Et puis il nous a raccompagné. C’était franchement très drôle.

Ecrit par ryne, le Mercredi 25 Avril 2007, 15:12 dans la rubrique "*-_Vue d'ici_-*".

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