° ¤ ChEz RyNe ¤ °

Pour vivre au mieux, vivons fâchés

Samedi soir Fred et moi sommes allées chez Kournikova passer le début de soirée. Jésus (qui a des vues sur une pote de Kournikova, Michelle , depuis la veille) nous appelle et nous invite chez Chris pour y passer la soirée. On accepte. On se depêche de manger mais comme il faut attendre Ren et L'Américaine (qui met toujours un temps fou a se préparer et à choisir quelle paire de pompes parmis ses 300 paires elle va bien pouvoir mettre et à choisir entre la jupe ou le pantalon...), on n'est arrivé là bas qu’à 23h. J’étais contente à l’idée que Costa y serait sûrement. J’étais sans nouvelle depuis mercredi. Il révise. Je commençais à me demander si je ne m’étais pas encore trompée sur toute la ligne, s’il était vraiment le mec gentil que je voyais en le regardant.

Finalement une fois là bas, j’ai eu le droit à un bonjour et puis basta. Et de mon côté, plutôt crever que de lui balancer une miette d’intérêt. On joue à un jeu auquel je ne comprends rien, avec des dés. Chris essaye de m’expliquer mais je suis un cas déséspérée. Je bois mon verre en rigolant avec L’Américaine mais je crois que mon cœur se sert. Tortue m’insulte parce que je l’appelle par son prénom en entier plutôt que par le diminutif que tout le monde lui donne. C’est juste plus fort que moi. J’étais incapable d’appeler L'Homme comme les autres l’appelaient, pour Costa c’est la même chose, je suis une adepte des prénoms complets, et ça n’est pas juste pour emmerder le monde, c’est simlement un réflexe plutôt bizarre.

On se décide enfin à partir vers 1h. Constan me donne une faro, je contemple ma bouteille comme un trophée. J’adore la faro… Toujours pas un mot de Costa. Il parle dehors avec Kournikova et les autres. Je me sens comme une traîné qui se serait fait avoir. Je ne le regarde pas. Plutôt crever j’ai dit. Il monte dans sa voiture, je pense encore qu’il nous suit jusqu’au Sand mais Kournikova me dit qu’elle l’a entendu parlé dehors, et qu’il compte rentrer chez lui. Et dire au revoir ça le tuerait ? Du coup dans un excès de rage et d’alcool attitude, je me dirige vers la voiture de Ren (qui est notre chauffeur) histoire de voir passer Costa devant nous et de vérifier s’il compte me dire au revoir ou juste se sauver comme un sans-couille. J’ai le droit à un grand sourire. Je ne sais pas s’il me nargue ou si c’est un sourire sincère, mais vu son comportement, j’ai vite choisit mon camp. Je vois qu’il suit la voiture de Tortue et je garde espoir qu’il viendra avec nous au Sand et que les choses deviendront plus claires une fois là bas. Mais il finit par tourner, et je fond en larmes.

Je me rend bien compte que si je pleure, c’est à cause de l’alcool que j’ai dans le sang, et l’impression d’être sale d’un con, comme quand j’avais 15 ans. Il y a ce sentiment de n’être qu’une chose qui se laisse utiliser, qui se laisse toujours avoir, qui me traverse la gorge dans la largeur et qui ne me lâche plus. Tortue et Ren se lancent dans des courses dans le lignes droites. Je m’en fous, je rêve d’un mur sur lequel on s’écraserait. Pas pour mourir. Juste pour ressentir quelque chose de plus fort, qui fasse disparaître ce que j’ai dans la gorge en ce moment. Je me laisse tomber dans les virages. Je ne m’accroche à rien.

Ren s’arrête. Je tourne la tête. Le mûr, c’est Tortue qui se l’est prit. Je n’ai rien vu. Rien entendu. L’américaine me dit qu’il allait trop vite dans le virage et que sa voiture a fait un tête a queue et s’est retrouvé dans le mûr. Il n’a rien. Je me demande par quel miracle. Il donne des coups de pieds sur sa voiture. Chris et Jésus nous rejoignent. On essaye de trouver une dépanneuse. Je réalise a quel point mes pseudo problèmes sentimentaux n’ont aucune importance. Je réalise que Tortue aurait pu mourir, et que ça aurait été de ma faute. D’abord pour avoir souhaité que ce mur nous arrive, et aussi parce que je savais qu’il avait bien trop bu et que je les ai laissé faire. On retourne dans la voiture en attendant. Le froid du dehors me glace. L’américaine écrit dans son journal. Je lui demande une feuille et j’écris quelques mots de travers parce que l’alcool est toujours là. On finit par aller au Sand, malgré tout. Jésus a raccompagné Tortue, en état de choc, chez lui. Ils s’occuperont de la voiture demain.

Une fois là bas Nala me saute dessus et me demande ce qui s’est passé. Elle a su pour l’accident. Je lui dit ce que je sais. Kournikova et sa pote Michelle sont déjà là. Elle me dit que Nala a essayé de savoir pour l’accident, et puis elle a subtilement demandé si Costa allait venir. Comme si ça comptait encore. La reine de la non-subtilité… (Moi qui croyait qu’il s’agissait de ma tendre personne, quelle déception !) J’en ai marre de son hypocrisie à deux balles. Je sais qu’elle me déteste. Même si ça n’est pas vraiment une haine envers ce que je suis vraiment, mais plus sur ce que je représente pour elle. Pendant un moment j’essayais de ne pas m’en formaliser en me disant que je devais être tout aussi hypocrite avec elle, d’une certaine façon. Mais la vérité, c’est que je l’aime bien cette fille. Même si je sais qu’elle a un mauvais fond, y a quelque chose de touchant qui se dégage d'elle. Ca doit être cet amour pour lui. Ca la rend meilleur, malgré elle, même si ça lui fait mal. Les gens touchant, je ne peux pas les détester.

On est resté une petit demi heure avant d’en avoir marre. L’américaine et moi ne pensions qu’a rentrer dormir pour oublier cette soirée.

Ren a finit par céder, je me sentais mal de l’avoir fait passé par tout ça, pour finalement ne même pas le laisser profiter de sa soirée. Mais rester là n’était plus une option. Je suis allée dire au revoir à tout le monde, y compris Nala et Femelle Blonde . Elle me lance un « Tu pars déjà ? » et comme un mécanisme j’ai répondu « Ouais, je dois aller voir quelqu’un. ». Paraît que son visage est tombé à terre dès que je me suis retournée. C’était faux, bien sur, je n’allais chez personne, mais je savais qu’elle s’imaginerait tout de suite que ce quelqu’un était Costa. Je voudrais juste qu’elle arrête de me poser des questions en sachant que la réponse que je vais lui donner peut la blesser. Alors je lui en ai donné une vraiment blessante. Pour qu’elle comprenne. Je ne suis pas une fille bien.

Je me suis endormit dans la voiture. Ren a mit 1h30 a nous raccompagner, finalement je lui ai dit de rester dormir chez moi. Cette nuit là, je ne me suis souvenue d’aucun de mes rêves, comme si en faite, je n’en avais fait aucun. Ca ne m’arrive que quand je ne dors qu’a moitié. Pourtant mon sommeil était profond. J’étais peut être juste ailleurs.

Ecrit par ryne, le Mercredi 23 Mai 2007, 00:43 dans la rubrique "*-_Vue d'ici_-*".

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