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Vue d'ici

Vendredi 23 mars

Je pleure.

On se parle 2 minutes sur internet. Il me dit que sa décision est prise sans pour autant me dire quelle est cette décision (encore qu’il faudrait pas être Einstein pour deviner…). Je crois que c’est claire. Mélie m’appelle, elle veut absolument qu’on sorte au Sand ce soir. Il y aura le pianiste, Tom et Elle. De toute façon je serais mieux avec mes potes qu’ici chez moi à broyer du noir. Je lui dis que j’y serais vers 1h avec Djégueur et l’américaine. J’appelle Fred pour qu’elle passe avec une petite bouteille de vodka. Il faut que je noie mon malheur dans l’alcool (mais c’est très mature ça dites donc !)

Elle arrive, je lui parle de l’homme, de ce qui s’est passé. Je pleure encore sans m’arrêter. Je ne me savais ps les yeux capable d’autant pleurer. Et puis j’ai bu. C’est monté très vite parce que je n’ai pas sur manger  aujourd’hui.  Mon morale à commence à me revenir un peu. J’ai ris une fois. Et puis avec Fred et l’américaine on a commencé à reproduire la chorégraphie d’Ally Mc Beal sur Barry White. On a même fait une super vidéo.

Une fois au Sand on retrouve tout le monde. Je fais semblant de rien. Surtout qu’il y a Tom, son oncle, et je me demande s’il est au courant. Tout le monde me demande des nouvelles de l’homme. Même Nala… Je leur dit à tous de lui demander des nouvelles à lui plutôt qu’à moi. C’est pas comme si j’étais au courant… On me paye à boire. Le pianiste me raconte sa vie et me dit « Mais d’habitude j’en dis jamais autant si tôt » « Tu fais plutôt parti des jolies » »Quand est-ce qu’on va en Inde ensemble ? ». On dirait qu’il me drague, moi je m’en fiche ça m’est égale. Tom me demande comment va l’homme je lui dis qu’il sera bientôt célibataire. C’était plus fort que moi, il a fallut que ça sorte.

Après Tom a insisté pour que je lui raconte. J’avais pas trop envie. Pas parce que ça m’aurait fait y repenser, après tout j’avais plus du tout envie de pleurer, je passais une bonne soirée. Mais j’avais juste peur de ne pas être objective. Après tout, Tom, il se doit d’être du coté de l’homme, peu importe qui a raison. Mais comme il a insisté trois fois j’ai raconté en précisant bien que c’était ma version des fait, que sa version à lui devait être totalement différente. Il n’a trop rien dit.

J’avais le hoquet même si l’alcool était redescendu depuis longtemps. Plutôt chiant. On a prit 40 milles photos de nos tendres personnes avec les filles. C’était plutôt marrant. J’étais contente de ne plus pleurer. De ne plus en avoir envie. De m’en balancer complètement de son opinion de merde. J’ai de la valeur. Tout n’est pas de ma faute.

Je dors chez Mélie. Dans son grand lit tout moue que j’aime. Je n’ai toujours pas faim même si j’ai le sourire. Elle sait toute l’histoire. Elle me dit que c’est un connard c’est tout. Qu’il lui a fait la même chose, il a tenté de la rendre responsable. Mais que finalement c’est juste lui qui ne tolère personne trop longtemps. On pourrait être mère Theresa que ça serait la même chose. Je doute quand même. Est-ce que je suis vraiment à mettre dans le même sac que les trois autres ? Est-ce qu’il n’y aurait pas cru un peu plus que ça ? Je ferrais mieux de dormir.

Samedi 24 mars

Je me lève à 13h. Je n’ai pas prévenu ma grand mère que je ne mangerai pas chez elle. Mon grand père va me déshériter. C’est sûrement de la faute du lit de Mélie qui est bien trop confortable… Ben maintenant que c’est fait autant rester là. Je me rendormirais bien, même ! Elle me ramène une assiette de cassoulet au lit ! Je me dis que je m’installerais bien ici, quelques jours… Je ne suis plus amère, quand je pense à l’homme aucune larme ne me monte aux yeux. Je trouve que c’est un peu tôt mais peut être que j’avais juste besoin de sortir. Bordel ce que mes amis sont importants.

Mélie doit partir bosser. On fait des plans pour ce soir, on veut absolument sortir encore. Mon frère passe me chercher en ronchonnant. Il est allé voir mon cousin à l’hôpital avec mes parents, paraît qu’il était complètement drogué et qu’il dormait à moitié. Je crois que plus personne ne sait quoi faire à son sujet. C’est triste. Je me dis que c’est pour lui que j’aurais du pleurer, pour ses gamins qui ne le connaîtront pas. Je me sens ridicule à côté, de pleurer un homme qui est parti pour si peu. Qui ne se soucie pas de ce que je peux ressentir. A qui il a fallut un seul évènement pour me considérer comme une chose qui le dérange. Je me sens ridicule.

Une fois chez moi, je prends une douche et je lis mes mangas tout le reste de la journée. J’ai eu envie d’écrire et puis ça m’a passé. Après avoir discuté de ma situation avec le mélomane sur internet, j’ai décidé d’appeler l’homme pour qu’on se voit, lui faire une ultime déclaration dans l’optique que peut être, son petage de câble n’était qu’une forme tordue de chantage affectif. Après tout je n’ai plus de fierté, et je n’ai rien à perdre. Il daigne répondre vers 23h, il me dit de passer demain, d’une voix plutôt sèche.

Djégueur est passé nous chercher en retard, comme d’habitude. On passe en Belgique acheter du rosé. Je crois que l’américaine s’interdit d’aller au Sand sans avoir bu de l’alcool. Je suppose que j’ai été comme ça, à une époque.  Ca me fait un peu honte… Sur tout la route, il ne se parle pas. Djégueur m’explique à moi pourquoi il lui en veut à elle, comme s’il avait besoin d’un intermédiaire. Il fait systématiquement ça. Je lui explique qu’il se prend la tête pour pas grand chose, qu’il a la chance d’être avec la personne qu’il aime, qu’il devrait s’en contenter. Le discours typique de la fille fraîchement larguée. On finit par rentrer au Sand. Mélie et le pianiste sont déjà là. Le rosé est monté plutôt vite. La libertine vient me rouler une pelle pour m’accueillir. Ensuite elle parle un peu avec Mélie et lui dit « Mais vous les filles, vous êtes des nana géniales, mais le jour où un mec tombera sur vous, il aura vraiment de la chance ». Oui ben faudrait encore qu’il soit pas borgne… La libertine est gentille, mais elle devrait boire moins et être plus honnête avec elle même. Son mec va voire ailleurs, elle fait comme si c’était dans leur contrat prénuptial, sauf que je crois que ça lui fait mal.

L’américaine me traîne aux toilettes. Ya 40 milles personnes qui s’y bousculent. Et là je croise le sosie de Tim Robins a qui je dis « Y en a marre de vous les mecs Vous êtes tous des sans couille ». Il aurait pu avoir peur sauf qu’il a voulu que je m’explique. J’ai évité de parler de ma rupture, j’auras pas voulu faire cliché… Il me dit qu’il est aux toilettes pour draguer, je lui dis de plutôt aller au bar…

Je retrouve le pianiste sur qui je compte un peu, je l’avoue, pour me remonter le morale. J’ai besoin de compliments. J’ai besoin de plaire un peu. Je suis une fille… C’est à ce moment là qu’il me parle de son intérêt pour Tim Robins. Bon… Va falloir compter sur quelqu’un d’autre… Je l’emmène alors le voir on s’assoit à sa table. Les deux hommes discutent orientation sexuelle. Tim Robins n'arrête pas de dire qu’il préfère les filles surtout « les belles comme moi ». Merci Tim, ça me met super à l’aise de dire ça en face de mon pote que tu intéresses ! Le reste de la soirée est un peu floue aujourd’hui. Je me souviens que c’était vraiment sympa. J’ai ris, ça m’a fait beaucoup de bien. Je suis partie me coucher en ne pensant plus à l’homme de la même façon. Même si tout se joue demain.

 Dimanche 25 mars

Je me lève tard, prends ma douche, m’habille. Je choisis mes vêtements pour la première fois de ma vie (comme on le fait pour les enterrement…). Je suis sereine. Je ne sais pas trop pourquoi. Il y a quand même l’idée que je puisse pleurer devant lui qui me fait peur. Tout sauf ça. J’ai trop pleuré pour lui. Une fois chez lui, il lui faut 3 fois plus de temps que d’habitude pour descendre m'ouvrir la porte. On sent qu’il a envie de me voire.. Il m’accueille d’une gueule de mort à faire peur, genre « putain rien que ta présence me saoule Ryne, j’espère que tu vas vite partir ». M’enfin je fais la fille gentille. De toute façon son comportement me fait juste rire.

Je dis bonjour à ses parents. Les deux sont là, c’est assez rare. Le père regarde la tête de l’homme et me lance un « Bonne chance avec celui là ! ». Monsieur se fait un café. On sort dans le jardin pour qu’il puisse fumer sa clope. Je continue d’ignorer sa mauvaise humeur et je raconte mon week end, je souris, et je ne me force même pas. Il finit par s’adoucir et à rire avec moi. Il se forçait donc bien à avoir l’air blasé rien que pour me faire chier… On finit par monter. On regarde un live de Korn à la tv. On parle du concert où il va et où je vais me faire traîner de force par Denise (ma pote des Etats Unis qui vient chez moi en juin). On parle de lui et de son côté solitaire et il me dit « C’est à se demander pourquoi je ne suis pas célibataire » en rigolant. Je me demande ce que ça veut dire, moi qui croyait qu’il se considérait déjà comme tel. Ca m’a rendu comme un petit espoir que peut être, il y avait des meubles  sauver.

Après une heure à tourner autour du pot il me dit « T’avais pas quelque chose à me dire ». Je lui demande de venir sa soir en face de moi et je prends bien soin de lui demander s’il est sûr d’avoir au moins envie d’entendre ce que je pourrais avoir à dire. Il me dit « Oui, je suis curieux ».Alors je commence ma petite déclaration. Je lui dis tout ce qu’il m’a apporté depuis qu’on est ensemble et comment je l’aime même si je ne pose pas de mots là dessus. Je lui dis que notre histoire est toute petite et que c’est bien normal d’avoir encore des peurs et des barrières. Mais que ça n’est pas tout seul chacun dans nos coins respectifs qu’on va apprendre à faire s’envoler tout ça. Même que c’est mon cœur qui s’ouvre sans que j’ai à pleurer une seule fois. Je lui dis que je me suis réveillée mardi avec ce sentiment d’y être. L’aimer. J’oublie de dire certaines choses, mais je finis par me taire. Il ouvre la bouche et me dit pour toute réponse « Moi, je préfère être tout seul ».

J’ai alors droit à 40 théories différents qui tentent toutes de justifier sa réponse. « »Je ne sais pas rester tout seul alors que j'en aurait besoin » « Je fais tout le temps les mêmes erreurs » « J’aurais plus le temps pour te voir à partir de septembre » « Je me lasse toujours des gens ». Le pire c’est qu’il n’était pas en colère comme jeudi, et il a quand même trouvé le moyen de me faire porter le chapeau de cet échec. Tu t’es lassé alors ? Je n’étais pas assez pour toi. Je ne vaux pas mieux que toutes ces autres d’avant moi. Je suis restée plutôt stoïque. J’avais tout un tas de questions à poser mais je savais bien qu’elles n’avaient plus lieu d’être. J’étais face à ce genre de situation où on sait qu’il ne reste plus rien à faire. La partie est finit.

Il a encore le culot de me dire, en voyant mon visage mort « Mais tu vois, c’est pour ça que je n’aime pas ce genre de situation ». Ecoute mon grand, quand on dit à quelqu’un qui vient de t’ouvrir son cœur pour la première fois « je ne veux plus de toi », on ne s’attend pas en plus à ce que ça passe comme une lettre à la poste. Quand on est un homme comme ton surnom l’indique, on assume les conséquences de nos actes.

Je suis bien restée une heure comme ça, le regard dans le vide, à ne rien dire. Avec une larmes où deux qui sont sortis de dedans mes yeux. Lui, il jouait de la guitare, allait sur le pc, ne savait pas trop quoi faire pour éviter la situation. Il levait les yeux sur moi toutes les 30 secondes je ne sais pas trop pour quoi. J’ai finit par partir. Ma tête était déjà un peu plus présentable et comme il fallait passer devant les parents. En bas, j’ai fait illusion. Une dernière petite blague au père. Un regard pour les petites sœurs, le petit frère. Je sais que je ne les verrais plus. Ils ne seront jamais grands pour moi. Au revoir à la mère qui fume dehors avec la copine de Tom (et ex de l’homme) qui va se faire un plaisir d'apprendre la grande nouvelle.

Je m’en vais sans un regard pour lui. Il attend que je traverse avant de fermer la porte. J’ai faillit me prendre une voiture à trop regarder par terre. Je n’ai pas pleurer dans le métro.

Dine m’appelle. Je lui raconte. Je vais bien. Après tout ce qui a pu se passer et l’incohérence de la situation, je crois que je ne peux plus pleurer. Je l’insulte un peu. Je pense même mes mots. Je raccroche plutôt sereine. J’en ai finit avec les larmes.

Ecrit par ryne, le Dimanche 1 Avril 2007, 15:34 dans la rubrique "*-_Vue d'ici_-*".

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Commentaires

MangakaDine

MangakaDine

01-04-07 à 15:53

J'espère que maintenant, ça s'est un peu rétabli niveau moral. Tu sais que je pense à toi et si tu souhaites appeler quelqu'un pour insulter de nouveau l'homme, tu peux compter sur moi.

Bisous.


Re:

ryne

ryne

01-04-07 à 15:55

J'en sais rien c'est assez bizarre. Ca dépend sûrement de mes nuits et de ce à quoi je rêve mais chaque journée est différente. Je passe par tout un tas d'état d'esprit différent. J'espère que ça s'arrêtera bientôt. Mais en général, ça va plutôt bien.

Merci d'être là, en tout cas ;)


meeooow

meeooow

01-04-07 à 21:54

Mais quel connard mais quel connard mais quel connard!!!!!!!!

Putain Ryne j'ai eu mal au ventre, au début jle sentais pas trop dans l'coup et maintenant j'ai envie de lui cracher dessus c'est qu'un connard, comment il peut te laisser pleurer en jouant de la guitare, comment il peut te faire esperer juste avant, et surtout, il fait ça à toutes les filles, il est donc incapable de sentiments ou quoi !!! c'était quoi ces fausses promesses d'amour dans le bar, quand il s'est enervé ?!! à toujours te repprocher de tout gacher en plus. au moins là il a avouer que c'était lui qui se lassait. Putain mais quel connard jsuis désolée Ryne de skouater mais jsuis trop enervée !!! En tout cas, pense surtout pas que c'est de ta faute, s'il appelle pas sa copine et la largue d'une telle manière, c'est juste qu'il a pas le coeur planté au bon endroit, enfin l'embryon de coeur. Je suis contente que tu n'aies pas pleuré. bon allez je m'arrête, j'espere que tu plantes des couteaux dans sa photo !!!!


Re:

ryne

ryne

01-04-07 à 22:03

Non je préfère rire de sa connerie. Mais j'ai encore espoire pour lui, peut être qu'un jour il saura utiliser cet embryon là. Pour ma part, j'essaie d'effacer les souvenirs de ma mémoire active (je les stock là où je ne ourrais pas les voir en boucle toute la journée) et je passe à autre chose.

Mais ça me rassure de lire ça, j'avais finit par me persuader que j'exagérais vraiment, quand je le trouvais degueulasse avec moi.


Re: Re:

Manu

02-04-07 à 01:26

Re-bienvenue dans notre club des mammouths célibataires, chérie!! Tu m'as manqué!

Toujours est-il que moi j'étais toute heureuse pour toi, et au final ben voilà, je m'attendais pas a ce que tu te fasses briser le coeur comme ca. effectivement, c'est une belle ordure. tsss, j'te jure ces mecs.

j'espère que tu te remets petit à petit, mais tu as l'air sur la bonne voie...


Re: Re: Re:

ryne

ryne

02-04-07 à 18:26

Comment se faire avoir en 10 leçons, c'est le bouquin qu'on devrait écrire!

Et puis je suis fière d'être un mammouth ;)


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